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Les Jardins de la Lune

Titre VO: Gardens of the Moon

Tome 1 du cycle : Le Livre des Martyrs
ISBN : 979-109727019-3
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Steven Erikson
Illustration : Marc Simonetti (Proposer une Biographie)
Traduction : Emmanuel Chastellière

En janvier 2022, le poche arrive au Livre de poche.

Dans un monde qui a vu naître et disparaître d’innombrables races et civilisations, l’empire malazéen étend implacablement sa domination, soumettant des continents entiers les uns après les autres, grâce à la discipline de ses armées et la supériorité de ses mages de guerre.Mais la loyauté de ses soldats, abandonnés et trahis par leur impératrice, est mise à rude épreuve. Perdus, abandonnés et déchus, les fidèles de l’empire vont devoir tenter de survivre, entre sacrifices et dangers mortels.

Un complot bien plus vaste se joue en toile de fond. D’anciennes forces terrées dans l’ombre semblent se réveiller, prêtes à tout pour regagner leur splendeur passée. Regroupés sous la coupe du jeu des dragons, dieux et ascendants, sorciers et chamans, Eleints et changeurs de formes, tirent les ficelles d’un drame qui, transcendant les conflits des simples mortels, se joue à l’échelle du temps lui-même.
Avec un enjeu de taille : la suprématie totale.

Par souci de transparence, nous vous signalons que ce livre a été traduit par Gillossen, contributeur du site.

Critique

Par Gillossen, le 05/02/2005

Voilà un livre parfois un peu déroutant au premier abord, avant de dévoiler bien vite toute son ambition !
Les deux cents premières pages représentent d’ailleurs un bon exemple du challenge que le lecteur a à relever, car Steven Erikson joue avec nous en nous promenant dans son monde selon son bon vouloir, nous entraînant aussi bien dans le passé, puis bondissant plus loin dans le temps, avant de nous gratifier d’une bataille dont on apprend le pourquoi de la présence des protagonistes après coup. Je ne parle même pas de leur implication. Mais rassurez-vous, l’auteur sait où il veut en venir, il ne s’agit pas d’un écran de fumée. 
En effet, tout l’univers de l’empire mazaléen est pensé, conçu, réfléchi, structuré, dans ses moindres détails, dès ce premier volume. Lieux, personnages, croyances, jeux, phénomènes de société… Steven Erikson ne laisse rien de côté, du moins, rien de ce qu’il nous laisse entrevoir. Une fois lancé sur la route d’une histoire finalement très directe dans ses deux derniers tiers, le lecteur décidé pourra dompter une histoire loin de plonger dans la facilité. Souvent, alors que l’on pense que l’on est enfin totalement entré dans l’histoire, de nouveaux éléments viendront nous désarçonner et faire vaciller nos certitudes naissantes, pour mieux préparer le terrain pour la suite. Mais nous sommes déjà happé depuis longtemps par le rythme soutenu, pour de bon, jusqu’au bout. Et l’on se surprend à refermer ce livre bien plus tôt qu’on ne l’aurait pensé, encore haletant. 
Toutefois, rien ne saurait être parfait, n’est-ce pas ? Que manque-t-il aux Jardins de la Lune ? De l’ampleur ? Non, les fils et les niveaux de l’intrigue sont nombreux, variés, profonds. De l’originalité ? Non, car les conceptions présentées concernant les dieux comme la magie en déconcerteront plus d’un, et l’on retiendra notamment les Labyrinthes (NDLR : Garennes, dans la nouvelle traduction). Du rythme, du style ? Non, et encore non : l’écriture d’Erikson est précise, riche et vive, et il peut même s’appuyer sur certains traits plus classiques pour un récit de Fantasy (tel que le rôle des Tistes Andii vis-à-vis des Humains). 
Si l’on devait retenir un grain de poussière dans cette belle mécanique, il faudrait peut-être se tourner vers l’attachement du lecteur pour les personnages. Certes, leurs personnalités sont poussées et ce n’est pas ici qu’on retrouvera l’une des figures classiques vues et revues d’une certaine catégorie de romans de Fantasy. Cependant, si l’on met de côté quelques protagonistes comme le chef des Brûleurs de Ponts et sa bande, ou bien Lorne, il faut admettre que l’on dévore le roman avant tout pour ses mystères et son côté diablement épique, pas forcément parce que les personnages nous touchent à la façon de ceux d’une Robin Hobb. Certains d’entre eux demeurent ainsi encore un peu trop secrets pour le moment, du côté des dieux, notamment. 
Rien de rédhibitoire toutefois, loin de là (surtout là encore comparé à certains “standards” du genre, tellement moins profonds ou évocateurs), surtout qu’il semblerait fort que Steven Erikson ait corrigé ses menus défauts dans les tomes suivants.
Somme toute, une entrée en fanfare dans le domaine de la fantasy, récompensé d’ailleurs par une nomination aux World Fantasy Awards en 2000, après sa sortie en langue anglaise ! Une chose est sûre : le lecteur, aguerri ou pas, est parti pour une sacrée chevauchée.

Mise à jour du 18 mai 2018 :
Republication de notre chronique originelle, publiée en 2005.  

8.0/10

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